En Afrique, le recours aux matières premières locales dans la production de bien de grande consommation offre de nombreuses opportunités dans l’agriculture. Si l’industrie des boissons a déjà pris ce virage, d’autres secteurs comme la restauration rapide font encore face à des défis.
Au Kenya, la chaîne américaine de restauration rapide Kentucky Fried Chicken (KFC) lancera d’ici août prochain au maximum, son programme local d’approvisionnement en pommes de terre. C’est ce qu’indique Bimal Kantaria, président de l’Agriculture Sector Network (ASNET), principale organisation faîtière du secteur.
Selon le responsable, deux entreprises locales viennent en effet de remporter l’appel d’offres lancé par la multinationale pour son approvisionnement en matières premières sur le sol kenyan. Dans le cadre de ce partenariat, les compagnies concernées livreront à KFC, des pommes de terre sous forme découpée et surgelée selon un cahier des charges précis.
Pour Bimal Kantaria, cette démarche ouvre de nombreuses opportunités commerciales sur le plan de l’agriculture contractuelle pour les producteurs du tubercule. Ceux-ci devraient bénéficier d’un soutien de la part de l’ASNET pour la culture de la variété Markies, une espèce appropriée pour la transformation en frites.
« Le goût recherché par KFC est très spécifique. La compagnie est disposée à s’approvisionner chez nous tant que la qualité proposée lui convient. Nous travaillons actuellement à nouer un contrat de fourniture à long terme avec les transformateurs », souligne-t-il. Cette annonce de l’ASNET si elle est concrétisée dans les prochains mois signerait la fin d’un épisode qui a écorné l’image de KFC dans le pays.
La compagnie avait en effet indiqué au début du mois de janvier, une perturbation de l’offre en frites au niveau de ses points de vente en raison d’une baisse de l’offre en matières premières en Egypte, sa principale source d’achat. Cette situation a déclenché une pluie de critiques des consommateurs qui pour l’essentiel déploraient le fait que le groupe installé depuis 2011 continuait à importer de la pomme de terre alors que le produit est abondamment cultivé sur place.
Dans le pays, la pomme de terre est la seconde denrée de base produite derrière le maïs avec un volume de près de 2 millions de tonnes par an. La chaîne de valeur du tubercule emploie environ 3,5 millions de personnes selon les données des autorités.
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