En marge du Sommet Afrique-France, qui s’est tenu dans la ville de Montpellier (France), en octobre 2021, plusieurs porteurs de projet du continent sont venus à la rencontre d’homologues européens. À cette occasion, la Métropole de Montpellier accueillait du 20 au 31 mai derniers, l’Université d’été des jeunes entrepreneurs euro-africains. Reportage.
Ils ont créé leur propre société dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’agriculture durable, de l’éducation digitale, des services de livraison, et de l’assainissement. Fatima, Flavien, Silima, Makan et Mouhamadou sont venus à Montpellier (dans le sud de la France) pour partager leur vécu de chef d’entreprise avec d’autres entrepreneurs français et européens.
Des moments enrichissants à en croire Mouhamadou Hadya Diagana. « Je viens surtout pour tisser des relations et profiter de l’expertise française », explique le Directeur Général de Soma Hygiène (Mauritanie). « C’est l’occasion de discuter également avec des entrepreneurs étrangers, ajoute Flavien Kouatcha Simo, Directeur de Save Our Agriculture (Cameroun), pour savoir comment est-ce que nous pourrions saisir des leviers de croissance. »« D’où l’idée pour nous de voir quelles sont les passerelles existantes entre l’Afrique et l’Europe », complète Fatima Sarr, Co-gérante des Ateliers du Génie (Sénégal).
De jeunes pousses prometteuses
Spécialisée dans l’accompagnement éducatif autour du numérique, l’entreprise « Les Ateliers du Génie » aspire à proposer à la fois ses 3800 heures de contenus pédagogiques en ligne, mais aussi ses interventions en classe hors des frontières sénégalaises, du côté d’Abidjan. Même ambition pour Silima Diawara, Directeur de la Boulangerie Le Quotidien (Mali) : « Je suis dans le projet de m’installer aux frontières de la Guinée », assure le fondateur de cette entreprise de 43 employés.
Quasiment autant que son compatriote malien Makan Drame, Directeur de La Boite à Services (L.B.S). « Nous travaillons avec les restaurants pour la livraison des repas, avec les particuliers pour l’exécution des courses, et avec les entreprises pour le retrait des colis et des courriers », détaille-t-il. Aussi l’Université d’été permet-elle de nourrir l’entrepreneur de toutes les expériences partagées pour l’occasion afin de « faire la même chose avec la solution locale ».
A chaque entreprise ses défis
Encore faut-il pouvoir adapter les solutions valables en France et en Europe, à la réalité de ces quatre pays africains très différents. « Nous sommes dans un pays de plus ou moins 4 millions d’habitants où nous avons un petit marché, confie le Mauritanien Mouhamadou Hadya Diagana. Du coup ce n’est pas évident et la problématique est d’être à l’international. »
Mais parfois, c’est la situation internationale qui amène une problématique à l’échelle locale. Ainsi, les boulangeries de Silima Diawara font clairement les frais du conflit russo-ukrainien et des pénuries de blé. Les cours de la farine grimpent en flèche, mais l’entrepreneur tient à maintenir les prix pour préserver ses clients. « On fait avec, lance-t-il. On essaye d’aider notre pays à faciliter l’accès au pain aux populations maliennes. »
Et Flavien Kouatcha Simo, de résumer : « C’est très important, dans des entreprises comme la nôtre, qu’on sente qu’on est en train de franchir des étapes au fur et à mesure. Parce que ça redonne du peps à l’équipe, ça lui donne envie de continuer le parcours. »
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