La crise sécuritaire dans les régions séparatistes anglophones et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale au cours de la Covid-19 sont, entre autres, les principaux responsables de l’envolée des prix au Cameroun.
Le Cameroun « s’installe dans l’inflation dans un contexte de stabilité des salaires nominaux disponibles ». C’est la conclusion de l’Institut national de la statistique (INS), après avoir observé l’inflation dans le pays entre 2016 et 2021. Dans une note publiée le 23 février, l’institut public informe que « le niveau général de prix a progressé de 9,2% en 5 ans », alors que les salaires stagnent, rapporte Investir au Cameroun. Les ménages subissent ainsi une perte de leur pouvoir d’achat qui n’a cependant pas été quantifiée.
Cette inflation est portée par la hausse des prix des produits alimentaires (+12,5%), des articles d’habillement et chaussures (+10,6%) ; du logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles (+8,4%) ; des restaurants et hôtels (+12,8%) et des transports (+6,4%). Mais ce sont les prix des produits alimentaires qui ont le plus contribué à la hausse du niveau général des prix.
Sur une inflation cumulée de 9,2% sur la période sous revue, ils pèsent 4% devant les articles d’habillement et chaussures ; le logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles qui ne contribuent que pour 1% chacun
Si les prix des produits alimentaires ont autant augmenté sur ces 5 dernières années, c’est surtout à cause de la hausse de ceux des pains et céréales (+17,4%), des légumes (+17,4%), des poissons et fruits de mer (+12,7%) et des viandes (+7,8%). On peut observer que beaucoup de ces produits sont importés (riz, blé, poissons…). D’ailleurs, les produits alimentaires importés ont enregistré une hausse générale des prix de 20,9% en 5 ans.
Mais de manière générale, indique l’INS, l’inflation cumulée est soutenue par la progression des prix des produits locaux. L’inflation des produits locaux en 5 ans s’élève à 9% et contribue à hauteur de 6,7 points de pourcentage à l’inflation totale (9,2). Parallèlement, l’inflation des produits importés est de 10,4% et ne contribue qu’à hauteur de 2,5 points de pourcentage à l’inflation totale.
En d’autres termes, la restriction des importations, l’explosion des coûts de transport maritime et la crise énergétique à l’international impactent moins le niveau général des prix que la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les changements climatiques et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement des marchés locaux, du fait de la Covid-19.
Ce sont, en effet, ces problèmes qui, selon l’INS, ont réduit l’offre de production des produits locaux engendrant la hausse du niveau général des prix pour 6,7 points de pourcentage.
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