Suite à l’insurrection terroriste de 2013, le Mali avait obtenu de ses partenaires de l’UE, une mission de formation de ses soldats. Mais depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, les relations entre les deux parties se sont dégradées.
La mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali) et la mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali) vont mettre un terme à leurs missions de formation des Forces armées maliennes. L’annonce a été faite le lundi 11 avril par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un point presse.
Cette décision est motivée par le fait que les autorités maliennes n’offrent pas de « garanties suffisantes » quant aux présumées activités du groupe Wagner dans le pays. Pour les européens, la compagnie paramilitaire russe est responsable « des tristes événements qui ont fait des centaines de morts au Mali, récemment ».
Le chef de la diplomatie européenne a ensuite exhorté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les autorités de la Transition malienne à trouver un accord pour la tenue des élections. Josep Borrell a également précisé que la Force européenne continue à « vouloir rester » au Mali.
« Nous avons demandé aux autorités maliennes de laisser la MINUSMA se rendre dans les endroits où il y a eu des massacres, afin de mener des investigations et de collecter des preuves sur ce qui s’est passé là-bas », a-t-il par ailleurs fait savoir.
Depuis 2013, plusieurs Etats membres de l’UE font partie d’une mission de formation et de conseil des Forces armées maliennes au Mali. Une opération qui s’effectue dans le cadre de la « politique de défense et de sécurité commune (PSDC) ».
Cette collaboration est affectée par la dégradation récente des relations entre les pays occidentaux et Bamako, accusée notamment d’avoir fait appel au groupe de mercenaires Wagner. Une accusation rejetée par Bamako qui assure que les militaires russes présents au Mali sont des troupes régulières agissant dans le cadre d’un accord de défense entre les deux pays.
Notons que le 27 janvier dernier, le Danemark avait annoncé le retrait de ses troupes du pays, suite à une demande de Bamako. Quatre jours plus tard, ce fut le tour de l’ambassadeur de France de quitter le pays sur injonction de l’Etat malien. Le 17 mars dernier, Bamako a également ordonné la suspension de la diffusion de RFI et France 24 dans le pays.
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